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Photo du rédacteurL. Chevalier

Compte rendu du Camp chouan 2024



L’édition 2024 du Camp Chouan s’est déroulée en fin juillet au sud de Lyon, au soleil de la petite ville d’Anneyron, pour promouvoir la monarchie traditionnelle de droit divin.


Nativement université d’été de l’Union des Cercles Légitimistes de France, le Camp Chouan s’ouvre aujourd’hui à tous les mouvements et œuvres légitimistes : Confrérie royale, CAL, Vexilla Galliae, Éditions du Drapeau Blanc, Cercle Royal des Enfants de France, Une France un Roy

C’est ainsi que nombre d’amoureux de la France traditionnelle de tous âges se sont retrouvés, souvent en famille : qui originaire de Provence, du Bordelais, de Lorraine, de Bretagne, du Lyonnais, de Martinique, ou d’autres provinces encore. 

En réalité, peu importe d’où on vient, l'important est où on veut aller. Aussi anciens anarchistes ou socialistes, anciens nationalistes ou libéraux, descendants de nobles ou simples roturiers, travaillent-ils de conserve pour restaurer l’État de justice : la cité hétéronome, la cité fondée sur la loi naturelle et sur l’alliance féconde du Trône et de l’Autel.


Et l’édition 2024 a bien rempli sa vocation de faire connaître et aimer la légitimité, cette sagesse qui a présidé à la naissance et au développement de notre pays sur ses 1300 ans de monarchie.

Cependant, si se connaître est indispensable, bien identifier les adversaires de la civilisation chrétienne française — ainsi que leurs idéologies — s’avère tout aussi nécessaire. Aussi le thème de camp de cette année portait-il sur les racines religieuses de la Révolution. En particulier, il s’agissait de travailler sur l’antique gnose, dont le philosophe Eric Vœgelin souligne l’importance pour qui souhaite déterminer les sources des courants politiques de la modernité : 

« L’hérésie gnostique était le grand adversaire du christianisme aux premiers siècles, et Irénée a rendu compte de ses différentes versions qu’il a critiquées dans son ouvrage Adversus Hæreses (vers 180) — un classique sur ce sujet, que tout étudiant désireux de comprendre les idées et les mouvements politiques modernes consultera encore avec profit. » 

(Eric Vœgelin, La nouvelle science du politique, Seuil, trad. Sylvie Courtine-Denamy, 2000, Paris, p. 183.)


Le travail en cellules d’étude est privilégié au Camp chouan, car chacun peut intervenir pour y poser librement ses questions, et partager ses connaissances et son expérience au fil des textes étudiés. Il s’agit, en outre, de montrer aux participants combien il est simple d’animer un groupe de travail : Inviter quelques amis pour lire et commenter un texte tiré des Cahiers du Camp chouan ou du programme d’études de Vive le Roy. Un peu de bonne volonté suffit, mais cela nécessite ô combien plus d’efforts et de persévérance que le ponctuel vote au suffrage universel proposé par la démocratie afin d’entretenir l’illusion d’un choix et de canaliser l’opposition.


En termes pédagogiques, les Cahiers 2024 proposent une progression qui expose, dans un premier temps, les fondements naturels et religieux de la monarchie française, puis dans un second temps, l’origine gnostique de la Révolution et des États modernes :


1) Introduction aux Cahiers (résumé du contenu des textes du Cahier)

2) Quelques préceptes de la loi naturelle, par C.S. Lewis. L’auteur des Chroniques de Narnia dresse un inventaire des différents éléments de la loi naturelle qu’il a relevés dans les différentes civilisations de tous les continents, ceci de l’Antiquité jusqu’à la Révolution.

3) La question de la légitimité du pouvoir politique. Guy Augé se penche sur la façon dont les régimes politiques justifient leur légitimité. 

4) Les serments du sacre des rois de France, par Jean de Viguerie. L’historien montre qu’il s’agit de serments que le roi fait à Dieu, devant le peuple, de légiférer selon la loi naturelle et révélée et de protéger l’Église. Par là, le roi devient le ministre de de Dieu, son lieutenant, et sa légitimité s’en trouve considérablement renforcée. En aucun cas, on ne saurait donc confondre le serment de sacre avec un proto contrat social.

5) Lecture critique la Constitution de 1791, par Jean-Pierre Brancourt. En prêtant serment à la Constitution de 1791 pour laquelle la nation souveraine remplace Dieu-Souverain, Louis XVI est contraint de se parjurer : le roi n’est plus le représentant de Dieu, mais celui de la nation. En l’espace de quatre ans de ce régime —  dans lequel les clubs et les loges sont aux commandes —, on bascule dans la Terreur en passant par la décapitation du roi.

6) Sainte Catherine Labouré prophétise la fin de la royauté du Christ en France. La révolution de Juillet — prophétisée par la petite religieuse en juin 1830 — voit la fin de la monarchie de droit divin avec la chute du roi légitime Charles X.   

7) Portrait du révolutionnaire, par Richard Hooker et Eric Vœgelin. De la révolution puritaine dans l’Angleterre de la fin du XVIIe siècle à la Révolution française, en passant par la révolution bolchevique jusqu’à la révolution woke, le révolutionnaire présente toujours un même profil mental avec les mêmes croyances et les mêmes techniques de manipulations.

8) La gnose contre la Foi, par Étienne Couvert. Cette hérésie chrétienne voit dans le Dieu de la Bible une divinité limitée qui produit une création imparfaite, avec cette faute impardonnable d’avoir enfermé de la substance divine dans de la matière pour en faire des êtres humains. Heureusement, une bonne divinité (Lucifer, le porteur de lumière) apporte aux initiés la connaissance de ce qu’ils sont vraiment ; il leur révèle le devoir de s’affranchir de la loi naturelle tyrannique imposée par la matière créée par le mauvais Dieu. 

9) La franc-maçonnerie, par elle-même. Maîtresse de la gnose, la maçonnerie cherche à influencer les politiques des gouvernements du Monde selon une méthode ordo ab chao : l’ordre à partir du désordre. En effet, l’opposition apparente de partis couvrant toutes les nuances (de l’extrême gauche à l’extrême droite) génère bien un chaos ; mais comme ces organisations sont toutes sous l’influence de la franc-maçonnerie, elles concourent à leur insu au Grand-Œuvre, à l’édification de nouvel ordre mondial maçonnique sous la direction du Grand Architecte. 

10) Louis XX sur l’euthanasie face au Grand-Maître du Grand-Orient de France. Texte de la confrontation, organisée en janvier 2024 par l’hebdomadaire de gauche Marianne, entre le successeur des rois de France et un représentant illustre de la franc-maçonnerie. 

11) Nos principes politiques. Synthèse des positions politiques défendues au Camp chouan et à viveleroy.net


Plusieurs conférences ont complété ou illustré ces thèmes :

  • Légitimité et Révolution (M. Faoudel)

  • La présence gnostique dans les milieux de tradition catholique (R. Drozd) 

  • La législation française face à la transition de genre chez les mineurs (Mme X, Universitaire.) Comment la société encourage les jeunes présentant une fragilité à “transitionner” en leur faisant croire que cela résoudra leur mal-être. En filigrane, on perçoit cette doctrine gnostique de s’opposer à la nature, et plus particulièrement à la matière dans laquelle le mauvais Dieu aurait enfermé les étincelles divines que nous sommes.

  • Typologie et principes d’action d’un bon chef (M. X, Consultant dans la grande industrie et l’administration.) Le bon chef ne sait pas tout, mais il est capable de prendre une décision rationnelle pour le bien commun — après avoir, si possible, sollicité les conseils —, ceci même sous la pression des évènements et avec un nombre limité d’informations. Pour réaliser sa mission, il doit définir et organiser de façon réaliste des étapes intermédiaires. La qualité principale requise est celle du discernement.


On le constate, pour nos adversaires comme pour nous, le combat politique implique d’abord un combat spirituel et religieux : 

  • Soit on respecte la Création du Dieu de la Bible, et on suit sa loi naturelle, résumée dans ses commandements d’amour envers Dieu et notre prochain.

  • Soit on suit la voie gnostique de la révolte, selon laquelle l’homme est une étincelle divine enfermée indûment dans de la matière par ce Dieu créateur. Il convient alors de promouvoir l’autonomie de l’homme en l’affranchissant d’une loi naturelle arbitraire imposée par le Dieu malveillant de la Bible.

Dans ces temps où partout la gnose triomphe, le recours à la prière et aux sacrements sont plus que jamais nécessaires, aussi le Camp chouan propose-t-il la messe quotidienne et le chapelet durant la session.


Si le réconfort spirituel compense l’âpreté du combat, les temps récréatifs sont aussi nécessaires après des études parfois denses. Aussi les soirées sont-elles réservées aux échanges autour d’une bonne bière ou d’une limonade. Les repas — généreusement préparés par une équipe rodée — sont prétexte à la découverte de recettes provinciales agrémentées de bons vins.


La convivialité s’exprime aussi dans le concert du troubadour légitimiste Louis-Antoine qui nous a présenté, en avant-première, des morceaux de son nouvel album, accompagné du guitariste Mickaël dont la virtuosité a aussi enchanté notre public de chouans.  

Pareillement, la branche de Lyon de l’association Canto a animé une veillée de chants traditionnels que tout le monde a repris en chœur, après la prestation tonitruante d’un rallye de trompes de chasse.


Enfin, une journée découverte a permis au Camp de découvrir les splendeurs des massifs d’Ardèche autour de Lalouvesc sur les traces de saint Jean-François Régis, l’alter ego de saint Louis-Marie Grignon de Monfort pour le Midi.


Après cette semaine si riche en rencontres et en connaissances, chacun s’est promis de revenir pour la prochaine édition, puis tous sont repartis regonflés, plein d’ardeur et de foi, armés de nouveaux outils dans le combat pour Dieu et le Roi.


Olivier Cerverette, Chef de Camp

Marc Faoudel, Maître des études


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