La question du régime
Le 4 septembre 1870, les députés républicains de Paris s'étaient emparés du pouvoir, mais le gouvernement de la défense nationale établi n’était qu'un gouvernement provisoire: la question de savoir quel serait le régime définitif de la France n'avait pas été résolue.
Elle ne devait l'être qu'après cinq années de crise dont les principaux épisodes ont été : L'insurrection de la Commune (1871); la tentative de restauration monarchiste (1873): le vote des lois constitutionnelles (1875).
La République établit, son existence fut d'abord précaire, car les républicains n'étaient pas maîtres de tous les organes de l'Etat. Ils ne le devinrent vraiment qu'après la crise du Seize Mai 1877.
L'assemblée nationale
La convention d'armistice signée avec Bismarck stipulait qu’une assemblée nationale serait élue pour décider de la continuation de la guerre ou de la conclusion de la paix. Or Gambetta s’était prononcé pour la "guerre à outrance". Sauf à Paris et dans l'Est, la majorité des électeurs voulaient la paix : ils votèrent en masse pour les partisans de celle-ci, royalistes et républicains modérés. Les résultats des élections furent les suivants:
400 royalistes, 200 républicains, 30 bonapartistes.
L'Assemblée nationale se réunit le 12 février à Bordeaux. Elle confia la direction du gouvernement à Thiers, celui de tous les hommes politiques qui avait le plus de réputation et d'autorité. Il fut proclamé "chef du pouvoir exécutif de la République française" , mais "en attendant qu' il soit statué sur les institutions de la France". Ainsi la République n'était encore acceptée qu'à titre provisoire: Thiers et les chefs de la majorité s'accordaient pour réserver l'avenir: ce fut ce qu'on appela "le pacte de Bordeaux"
La commune
Deux tâches s'imposent au gouvernement et à l'Assemblée: libérer le territoire et réorganiser la France.
Mais au moment où elles allaient être entreprises, une terrible guerre civile, la Commune, éclata; elle fit passer pendant trois mois (mars-mai 1871) tous les autres problèmes à l'arrière-plan.
La restauration
En remplacement de Thiers, la majorité royaliste, conduite par le duc de Broglie, élu à la présidence de la République le maréchal de Mac-Mahon, vieux soldat destiné à n'être qu'un prête-nom. Broglie, devenu chef du ministère, travailla aussitôt à la restauration de la royauté; le succès en paraissait d'autant plus certain que le comte de Paris, petit-fils de Louis-Philippe, acceptait de s'incliner devant le comte de Chambord, petit fils de Charles X. L'essai de restauration échoua cependant, car le comte de Chambord refusa d'accepter le drapeau tricolore symbole de la République de la révolution et de la monarchie de juillet, et réclama un retour au drapeau blanc symbole de la monarchie de droit divin t traditionnelle. Cette exigence fut repoussée par les orléanistes (octobre 1873).
Les progrès de la république
Malgré cet échec, les royalistes ne renoncèrent pas à l'espoir d'une restauration. La plus grande majorité des royalistes ne savaient pas que l'héritier de la couronne, le dauphin, était de la branche d'Anjou et en attendant que la mort du comte de Chambord fit comme ils le pensaient et comme lui aussi le faisait croire, du comte de Paris le roi légitime, ils voulurent se maintenir au pouvoir, Broglie fit voter la loi du Septennat qui donnait le pouvoir exécutif
à Mac-Mahon pour une durée de sept ans (novembre 1875).
Cependant, en dépit de ces efforts gouvernementaux, le parti républicain progressa rapidement. Ses progrès étaient dus surtout à Gambetta qui, multipliait les tournées dans les départements.
L'échec
A L'Assemblée même, la majorité monarchiste se disloquait. Les orléanistes du centre droit se rapprochaient des républicains conservateurs du centre gauche. La gauche républicaine, le parti de Gambetta, se montrait prête pour sa part à des mesures de compromis pourvu que la République fut établie. Ainsi s'explique que l'Assemblée, après avoir failli restaurer la royauté, finit par voter une Constitution républicaine.
V de P
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